# Le Blitz Anglais: Les Sujets du Roi derrière la Couronne le : Jeu 29 Déc - 19:35
L’effroi gagne la capitale. Le 7 septembre 1940, en fin de soirée, lorsque les premières bombes de la Luftwaffe, l’aviation allemande, s’abattent sur les quartiers populaires de l’East End de Londres, la Grande-Bretagne traverse les heures les plus angoissantes de son histoire. Depuis la débâcle de la France, de mai à juin 1940, écrasée par le rouleau compresseur des divisions blindées du IIIe Reich, le pays reste désormais seul à combattre un ennemi qui le surclasse dans l’armement, hormis l’aviation.
Hitler, certain d’une victoire totale en Europe de l’Ouest, prévoyait que les Britanniques déposeraient les armes et accepteraient, comme les Français, un armistice. Un plan qui lui permettrait, par la suite, de se consacrer à son objectif principal : l’invasion de l’URSS de Staline, la « menace bolchevique ». Mais le nouveau Premier ministre, le « vieux lion » Winston Churchill, montra ses griffes contre le IIIe Reich, contrairement à son prédécesseur Neville Chamberlain.
Hitler imagina alors envahir l’Angleterre après s’être assuré de la maîtrise du ciel. C’était sans compter sur la supériorité de la Royal Air Force, l’aviation britannique. L’efficacité de ses radars, la rapidité de ses chasseurs Spitfire et Hurricane et l’habileté de ses pilotes lui permirent d’infliger de lourdes pertes à la Luftwaffe.
Le Blitz, l'opération la plus connue de la bataille d'Angleterre
A la fin de l’été 1940, le Führer prit une décision drastique : ses escadrilles de bombardiers Heinkel, Dornier et Junkers ne viseront plus les usines d’armement, les infrastructures aéroportuaires et les réseaux ferrés. Désormais, ils cibleront les populations civiles dans le but de briser le moral et la combativité du gouvernement britannique. Au cours de cette campagne de terreur, connue sous le nom de Blitz – diminutif du mot allemand Blitzkrieg, signifiant « guerre éclair » –, des milliers de tonnes de bombes sont déversées sur Londres principalement, mais aussi sur les villes de Manchester, Birmingham, Liverpool, Coventry, ainsi que sur les cités historiques d’Exeter et Canterbury.
Pris sous un déluge de feu, les habitants des villes dévastées conservent malgré tout leur flegme et leur pugnacité. Où puisent-ils le courage de faire front ? Dans l’esprit de résistance de Winston Churchill tout d’abord, qui, malgré ses 66 ans, n’a rien perdu de sa légendaire ténacité. Il l’avait promis lors de son premier discours à la Chambre des Communes, le 13 mai 1940, après sa nomination au poste de Premier ministre : « Je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur… et au bout la victoire. »
Mais les Britanniques disposent d’un autre atout majeur qui galvanise les cœurs et les volontés : George VI (1895-1952). Pendant cette campagne de bombardements d’une violence inouïe (50 000 civils tués et 150 000 blessés, selon les chiffres officiels du gouvernement britannique), ce nouveau roi fut l’incarnation d’un pays uni dans l’épreuve.
Malgré la cadence infernale des bombardements allemands qui sèment la mort et la terreur chaque nuit, le moral ne faiblit pas. Au contraire, il remonte au fil des mois. Le 21 mai 1941, le Blitz s’arrête aussi subitement qu’il avait commencé. Hitler, qui a échoué à mettre à genoux un royaume plus que jamais uni, a désormais besoin de son aviation pour attaquer l’URSS. En huit mois de combat dans le ciel d’Angleterre, la Luftwaffe a perdu plus de 2 000 appareils. La Royal Air Force déplore 915 avions abattus et 500 pilotes tués. Quatre millions de personnes ont dû être évacuées… Un rude bilan certes, mais la victoire est totale pour la Couronne.
Tout au long de la guerre, le souverain, parfois accompagné de son épouse, multiplie les visites aux populations civiles, aux médecins dans les hôpitaux, aux ouvriers sur leur lieu de travail, mais aussi aux soldats sur les différents fronts : Afrique du Nord, Malte, Normandie. A chaque fois, l’effet psychologique est au rendez-vous. Les statistiques du ministère de l’Approvisionnement montrent, par exemple, qu’après chaque visite du roi, la productivité augmente dans les usines d’armement.
# Re: Le Blitz Anglais: Les Sujets du Roi derrière la Couronne le : Jeu 29 Déc - 19:36
Une carte interactive des bombardements de la Ville de Londres pendant le Blitz:
http://bombsight.org/#10/51.5933/-0.4422
http://bombsight.org/#10/51.5933/-0.4422
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